Défense contre la mer: l’Hommée

Article du Bulletin N° 47

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Les travaux ont commencé en novembre.

Rappelons les événements: Depuis quelques années on avait constaté sur la plage de l’Hommée située juste au Nord de la digue de Devin, la réapparition du perré des Sénégalais construit en 1937 et qui, jusqu’alors, était resté enfoui sous le sable. Une modification du transit littoral (Due au port de l’Herbaudière ? Aux extractions de sable dans l’estuaire de la Loire? À une altération du régime des houles ?) entraînait l’inefficacité des épis et une accentuation de l’agitation devant les perrés. Le sable fuyait vers le large et les petits fonds. Le niveau de la plage s’abaissait et on constatait depuis le début des années 80 que le trait de côte reculait sans cesse, que l’érosion de la dune s’accentuait et qu’il y avait risque de franchissement de la mer.

L’implantation de pieux hydrauliques a été la solution retenue pour calmer l’agitation au pied des dunes et stopper la fuite du sable. Cette solution nécessite le rechargement simultané en sable (3) de 500 m de côte : 20 000 m3 de sable à la granulométrie adaptée ont donc été prélevés sur le site de La Fosse, sur la côte Sud Ouest de l’île où la plage est en accrétion constante.

884 pieux ont été implantés en deux longues rangées parallèles à la plage sur 340 mètres (1) ainsi que deux petits épis, perpendiculaires à la plage et composés eux aussi de pieux hydrauliques (2).

L’ONF doit simultanément implanter sur la dune des ganivelles en châtaignier pour piéger l’envol du sable.

Nous avons régulièrement suivi les travaux. Vous en trouverez sur notre site (www.12sur12.org) un reportage photographique.

Deux tempêtes ont mis à l’épreuve la barrière de pieux. La seconde (7-8 décembre) a été particulièrement violente : les vents ont atteint 140 km/h et l’effet des vagues a été amplifié par une surcote de 0,60 m. La situation était catastrophique à la Tranche-sur-Mer, la canalisation qui alimente en eau l’île d’Yeu a été déterrée et se trouvait suspendue au dessus d’un vide de 1,50 m. Les pieux, qui n’étaient pas encore complètement enfouis ont bien tenu, une dizaine ont pris de la gîte et devront être repositionnés.

Lors du Comité de défense contre la mer du 15 décembre nous avons demandé :

  • que la surveillance des extractions de sable à la pointe de la Fosse soit renforcée afin d’éviter de compromettre des espaces sensibles, – que le sable rapporté ne soit pas déversé sur la plage en hautes dunes faciles à éroder mais qu’il soit aplani immédiatement,
  • que les règles du code de la route soient rappelées aux chauffeurs des camions qui transportent le sable : leur souci du rendement les amenant trop souvent à les oublier quelque peu,
  • que, surtout, l’entretien de ces ouvrages soit systématiquement programmé dans les budgets communautaires. L’installation est terminée, certains opposants sont déjà impatients de constater son échec, il leur faudra attendre car quelques années sont nécessaires pour tirer les enseignements d’un tel dispositif..

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