Dévasage du port de l’Herbaudière

Pour une historique rapide, voir notre article dans le Bulletin N° 29 (automne 2001).

Rappelons qu’un dragage eu lieu en 1985, le suivant en 93-94.

En 1994, nous avions perdu la bataille : en dépit de tous nos efforts, les vases contaminées provenant du dévasage du port avaient été déversées par dizaines de milliers de m³ sur l’estran, plus précisément sur le platier rocheux du Luzan, zone de pêche à pied et à proximité immédiate d’une zone Natura 2000.

L’affaire avait été chaude : de “bonnes âmes“ avaient réussi à persuader quelques pêcheurs que des écolos voulaient entraver leurs activités ; des membres de l’association avaient eu leurs biens dégradés et pendant quelques séances de notre Conseil d’administration nous avions dû requérir la protection des gendarmes.

LE DÉVASAGE DE 2002 (voir aussi notre article du Bulletin N° 34)

En 2002, avertis de l’imminence d’une nouvelle opération de dévasage, nous avions commencé à sensibiliser beaucoup plus tôt l’opinion publique. Les journaux locaux reprenaient assez facilement nos arguments, les chaînes de télévision se déplaçaient, la presse nationale (Le Figaro, Le Monde) s’intéressait à notre combat.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée (CCI), gérante du port de pêche et la SA gérante du port de plaisance souhaitaient, en bons gestionnaires, dépenser le moins d’argent possible et renouveler le dévasage de 1999 par rejet sur l’estran.
Vivre l’île 12 sur 12 souhaitait le dévasage le plus “propre“ possible : rejet en mer dans de bonnes conditions de dispersion d’une vase décontaminée.
Les Services de l’État étaient “prudents“.
Le “front“ des dévaseurs se fissura quand la SA du port de plaisance annonça qu’elle choisirait de travailler seule et de claper en mer, près de l’îlot du Pilier, dans de bonnes conditions de dispersion, les vases de son bassin.
Le Préfet signa alors un arrêté autorisant les deux types d’opération (rejet sur l’estran et clapage). La CCI, isolée sous le regard des médias et de l’opinion publique, se résolut au clapage.
Perfectionnistes et espérant déclencher une jurisprudence qui profiterait à tout le littoral nous portions l’affaire devant le Tribunal administratif et demandions que les vases soient décontaminées avant d’être clapées. Le Tribunal ne comprit pas notre cause et rejeta notre demande. Les vases du port furent draguées, déversées dans des chalands puis clapées au large du Pilier dans de bonnes conditions de dispersion.
Le bilan était cependant positif : l’habitude confortable qui allait être prise de rejeter sur l‘estran les vases provenant du port de l’Herbaudière était remise en cause pour la première fois au profit du clapage en mer. Parallèlement, le Préfet demandait à la CCI et la SA du port de plaisance, de veiller tout particulièrement à la qualité des rejets dans le port (rejets en provenance des bateaux et des zones de carénage plus ou moins autorisées) : c’est ainsi que furent mises en place des zones de carénage équipées d’installation de débourbage.
Enfin un comité de pilotage des opérations de dévasage fut créé et Vivre l’île 12 sur 12 fut invité à y siéger.

LE DÉVASAGE DE 2008 :
Les vases ont continué à se déposer dans les bassins du port de pêche (+ 1m ) et du port de plaisance ( + 20 cm), les pêcheurs ont commencé à en percevoir les effets et une nouvelle opération de dévasage est envisagée cette année. Pour retrouver de bonnes conditions de navigation, il faut draguer environ 40 000 m³ de vases du port de pêche et 7 500 m³ de sable du chenal d’accès. Le chenal d’accès, en effet s’ensable régulièrement, par contre ce sable est de bonne qualité et peut être utilisé pour l’engraissement des plages
En avril 2007, une étude d’incidence faite par le bureau d’études ASTERIE relève que, par rapport au dragage de 2002, la qualité des sédiments déposés dans le port de pêche s’est nettement améliorée : le tributylétain qui nous avait vivement inquiétés est détecté à des doses plus faibles. Seuls le cuivre et le fluoranthène (un hydrocarbure) dépassent, en fond de port, les niveaux prescrits, ce qui démontre quand même que l’épuration des eaux de ruissellement peut encore être améliorée.

Au vu de cette étude d’incidence et par arrêté n° 07 DDE-93 du 19 octobre 2007 le Préfet de la Vendée autorise l’opération. Il prescrit :
“art. 2 : …Les dragages sont opérés par un engin mécanique ou éventuellement à l’aide d’une drague aspiratrice. Les techniques employées cherchent à minimiser la remise en suspension des sédiments dans les eaux portuaires et permettent de maîtriser les extractions, en particulier à proximité des quais : les pieds de quais ne seront pas dragués. …
Les épaves et déchets divers présents dans les sédiments sont enlevés, notamment à l’aide d’une grille et évacués en déchetterie ou en centre d’enfouissement technique.
art. 3 : Les sédiments dragués sont transportés au large et immergés dans la zone d’immersion définie (la même qu’en 2002) …
art. 5 : …les immersions ne sont pas pratiquées dans le créneau horaire allant de 4 heures à 2 heures avant l’heure de pleine mer lorsque le coefficient de marée est supérieur à 801.”
Le 25 octobre le comité de suivi était réuni. Nous avons été heureusement surpris de constater qu’il n’était plus question de rejeter les vases du port de pêche sur l’estran, il est vraisemblable que nos batailles médiatiques ont disqualifié cette option. Nous avons noté avec satisfaction l’amélioration de la qualité des sédiments, cependant, la présence de cuivre et d’hydrocarbure en fond de port montre bien que la qualité de l’épuration des eaux de carénage peut encore être améliorée et la CCI a promis de mieux surveiller ce type d’opération.
Les sables du chenal (7500 m³) serviront sans doute à recharger la plage de La Linière. La granulométrie de ce sable laisse prévoir qu’il sera rapidement évacué, de toute façon un rechargement correct de cette plage nécessiterait au moins 50 000 m³ de sable de granulométrie appropriée.
Le planning est ainsi fixé :
– 10 novembre avis d’appel public à la concurrence,
– 6 décembre réception des offres,
– début janvier notification du marché,
– début février début des travaux,
– 31 mars fin de l’autorisation de travaux pour le dragage des vases,
– 30 avril fin de l’autorisation des travaux pour le dragage du sable.

Un nouveau comité de suivi sera réuni au début des travaux.

Cliquez sur les vignettes pour voir les illustrations:
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