Non à une route en bordure de mer

Article du Bulletin N° 18

Le 2 août 1994 nous déposions, avec l’association du Luzan, un recours en annulation contre un arrêté préfectoral déclarant d’utilité publique la création d’une voie côtière, en bordure de mer, surplombant la plage de Luzan à la pointe de l’Herbaudière.
Nous affirmions que le dossier soumis à enquête ne permettait pas d’apprécier le coût total de l’opération.
Nous demandions que la Loi littoral soit appliquée dans son intégralité:
– art. 146.4 chapitre III qui impose le respect de la bande des 100 m,
– art. 146.3: les opérations d’aménagement admises à proximité du rivage organisent ou préservent le libre accès du public à celui-ci.
Nous demandions un nouveau passage devant la commission des sites, une réflexion d’ensemble sur tous les grands projets et un schéma directeur pour l’île de Noirmoutier, le tout s’inscrivant dans le Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) de la Baie de Bourgneuf.
Enfin nous souhaitions que l’étude des problèmes de circulation de l’Herbaudière passe par :
– une étude d’optimisation des voies actuelles de desserte, coût financier compris,
– une mesure réelle du trafic,
– une mise en place d’un plan de circulation sur les voies actuelles de dessertes ou les voies à améliorer puisque le nouveau POS développe l’urbanisation de l’Herbaudière à l’Est.
À l’audience du 26 mars 1998 le Commissaire du gouvernement demandait l’annulation de l’arrêté du Préfet déclarant d’utilité publique le bouclage de la RD 5  et ce au terme que:
“le premier moyen, sans examiner les neuf autres, …est fondé. Il n’a pas été fait état de la portion de 80 m de route à la sortie du port (cette portion avait été “oubliée” dans l’enquête publique) – pour le Préfet il s’agissait d’une lacune liée à un manque de coordination des services de l’administration sur cette voie de raccordement  indispensable pour relier le port à la route départementale 5.
Voilà encore une victoire en vue pour l’association: le bétonnage de la côte nord de l’île va être stoppé parce qu’ une association de citoyens s’est constituée partie civile contre une décision illégale de l’administration. C’est pourtant le genre de victoire que nous trouvons bien amère, est-ce cela la démocratie? est-ce cela la concertation?des citoyens doivent-ils engager leur énergie et leur argent pour obliger l’administration à observer les lois de l’État? Doit-on se réjouir? Je ne le crois pas.
 

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