Le risque de submersion marine à Noirmoutier

Freddy Vinet, originaire de la Vendée, est agrégé de géographie, professeur à l’Université de Montpellier, et chercheur au laboratoire gestion des territoires et des risques (Gester).

Ouest France, 24 août 2010

Dans un entretien publié dans Ouest France du 24 août dernier (cliquez sur la miniature), voici ce qu’il répond à la question : « Ne s’est-on pas trop concentré sur les digues, en croyant qu’elles étaient incassables? »

« Je ne dis pas qu’il ne faut pas s’occuper des digues. Mais en France on a trop vu la protection des personnes sous ce seul angle. En oubliant que le destin d’une digue – je le dis de manière provocante à dessein – est de casser. Ce faisant on a oublié d’agir sur les vulnérabilités humaines : le manque de conscience du risque, ou un bâti exposé, surtout lorsqu’il est occupé par des personnes âgées. »

En réponse à la question : « Xynthia a-t-elle fait progresser la conscience du risque de submersion marine ? Et met-elle la France à l’abri de drames semblables? », il répond:

« Les scientifiques connaissent ce risque. Mais il y a un gouffre entre les connaissances scientifiques et la représentation mentale de cette réalité qui peut occasionner d’immenses dégâts. Ne nous méprenons pas, il y aura d’autres Xynthia, c’est probable. Car en France, bien des secteurs sont menacés : l’estuaire de la Gironde, l’île de Noirmoutier, plusieurs endroits du littoral méditerranéen… »

Ouest France, 2 septembre 2010

Dans l’édition de Ouest France du 2 septembre (cliquez sur la miniature), Jacques Oudin, conseiller général de l’île de Noirmoutier, se dit « choqué » par certains propos de Monsieur Vinet. D’après lui, « une digue est construite pour résister, protéger et rassurer. » Si les digues cèdent parfois, c’est la faute à l’État: « Il est possible de fixer des normes de sécurité » dit Monsieur Oudin, « permettant aux populations d’être parfaitement protégées. »

Puisqu’il le dit….

Le mot de la fin revient encore à Monsieur Oudin, qui conclut: « Si la Loi littoral du 3 janvier 1986 avait été respectée, il est évident qu’un grand nombre de risques auraient pu être réduits ou supprimés. »

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