Début des travaux sur les perrés de La Guérinière

Les travaux de confortement des digues de La Guérinière viennent de débuter (voir notre billet ici):
Il s’agit, sur 80 m à partir de la maison Boutolleau et vers l’Est,

  • de déshabiller la digue actuelle,
  • de sonder la structure de la digue en exerçant des pressions à l’aide d’une pelle mécanique afin de déceler d’éventuelles poches dans la digue et, en ce cas, les combler,
  • puis de coller sur une couche superficielle de béton des dalles de béton parées de pierres semblables au parement actuel de la digue,
  • simultanément le bas de la digue serait renforcé par une structure de béton limitée par des palplanches enfoncées de 1,50 m.

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Ci-dessus, les dalles de béton destinées à recouvrir la digue, d’environ 2m X 3m, sont déposées sur la plage.

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Ci-dessus, les palplanches métalliques sont enfoncées dans le sable au pied de la digue, du béton sera coulé entre les palplanches et la digue.

Les voisins se sont inquiétés :

  • des incidences que pourrait avoir le sondage à la pelle mécanique sur les murs de leurs maisons,
  • de l’esthétique de l’ouvrage et particulièrement de la structure bétonnée du pied,
  • de la probable nécessité de supprimer les plantations proches de la digue ,
  • du contrôle des sorties de leur propriété vers la mer.

Nous avons fait remarquer :

  • que ce nouveau “pansement“ sur 80 m risquait fort de ne pas être poursuivi : les tranches suivantes sont en effet hypothétiques,
  • que les procédures de suivi de la tenue de l’ouvrage nous paraissaient légères : rien n’était prévu pour contrôler l’état de la digue sous les plaques de béton et, plus généralement, que comme d’habitude, les crédits de fonctionnement ne sont pas prévus assez largement pour l’entretien des ouvrages de défense contre la mer,
  • que les promesses électorales de concertation préalable avant de tels travaux étaient bien lointaines.

Le port de Morin fournit le contre-exemple

L’association La Vigie, dont l’objectif est d’informer sur les dangers et problèmes que pose le projet de port à la Normandelière, à Brétignolles sur mer, a réalisé à cette fin un diaporama mettant en garde contre les dangers de la réalisation d’un port, à l’aide de l’exemple du port de Morin, à l’Épine.

Ce diaporama peut être téléchargé en cliquant ici. On y voit très clairement les effets de la construction du port de Morin sur les plages de l’Épine et de la Guérinière en aval.

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Pour ceux qui se souviennent des superbes plages disparues, le goût est amer.

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Alerte orange sur l’île de Noirmoutier

Dans la nuit de lundi à mardi, une violente tempête a secoué nos côtes. Les photos ci-dessous ont été prises aujourd’hui, mardi, vers midi.

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On voit ci-dessus que les ganivelles hydrauliques ont rempli leur office en protégeant la dune aux Éloux.

Sauf…. sauf  en extrémité Nord où un épi parasite accroît l’agitation des vagues en pied de dune, met le sable en suspension et facilite ainsi son départ vers le large.

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Le rôle néfaste de cet épi avait été souligné par la dernière étude que les résidents de Noirmoutier ont payée (voir notre billet à ce sujet).

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Le port du Morin continue à retenir le sable qui dérive du Nord vers le Sud : comme on le voit ci-dessus, la dune recule au pied du Moulin de la Bosse.

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La langue de sable à l’entrée du port de Morin se renforce : les Épinerains vont encore avoir un dragage à subventionner.

Dégâts de grande marée

Un correspondant nous envoie ces photos, prises la semaine dernière à la suite des grandes marées (coefficients 103/102 le mardi 13 janvier).

Les images montrent les dommages causés par la grande marée aux dunes des Éloux, à l’endroit ou les ganivelles se déchaussent à cause de l’épi (voir notre article ici).

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Il est urgent d’agir. Il ne faut pas que des considérations politiciennes empêchent les mesures indispensables de défense contre la mer, avant qu’il ne soit trop tard.

À bon entendeur, salut!

Les ganivelles des Éloux

Les ganivelles hydrauliques sont des rangées de solides poteaux d’environ 5 mètres, enfoncés à mi-hauteur dans le sable, tous les mètres et en quinconce sur deux rangées parallèles.
Ces ganivelles ont été implantées à titre expérimental sur la plage des Éloux afin de stopper le recul du trait de côte. Les enrochements qui devaient prévenir ce recul n’avaient pas tenu. Le protocole d’expérimentation prévoyait qu’en cas de baisse du niveau de la plage, afin de poursuivre l’expérimentation, il fallait recharger la plage. (Voir nos articles ici et ici. )

Au moment des travaux, nous avons publié des photos : voir ici et ici.

Ci-dessous, vous trouverez des photos prises le 4 décembre 2008. Cliquez sur les miniatures pour les agrandir.

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Ci-dessus, nous sommes à l’extrémité Nord de la plage. Depuis un an on constate que le sable au pied des ganivelles s’en va. On ne compense pas le déficit de sable comme le prévoyait le protocole et on compromet ainsi une expérimentation fort coûteuse pour le contribuable.

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On constate aussi que la dune à cette extrémité Nord de la plage est mal protégée par les ganivelles et que de grands pans de dune s’affaissent. Une étude a donc été demandée pour essayer d’expliquer les causes de ce dysfonctionnement des ganivelles hydrauliques.

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Les spécialistes de l’érosion des plages d’un bureau d’études coûteux ont étudié soigneusement la configuration de la plage et le régime des houles et ont conclu que cette érosion intempestive était due à un épi (voir photo ci-dessus) situé en extrémité Nord qui, en accroissant l’agitation provoquée par la houle accentuait la mise en suspension du sable qui repartait ainsi vers le bas de plage. Le bureau d’études recommandait que cet épi soit supprimé. En même temps que cette suppression, il fallait retenir le sable des plages amont.
Cette étude qui nous a coûté cher est maintenant vieille de plus d’un an. Rien n’a été fait.
C’est de l’argent jeté par les fenêtres.

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Plus on descend la plage vers le Sud, plus on constate que la plage s’est engraissée, on note même une nette élévation de la plage entre les ganivelles et la dune (photo ci-dessus).

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Les pieux sont de plus en plus enterrés.

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À certains endroits, le sable a monté de plus de deux mètres.

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Ci-dessus, une dune qui se couvre d’oyats s’est formée derrière les ganivelles hydrauliques.

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Ci-dessus, un méplat s’est formé entre la dune et les ganivelles.

Les tempêtes d’hiver vont arriver, rien n’a été fait pour protéger le Nord de la plage. Si les pieux sont déchaussés, l’occasion sera excellente pour conclure à l’inefficacité de la méthode et revenir aux enrochements.
On en connaît  qui s’en frotteront les mains !

Plan de prévention des risques d’inondation

Le mois dernier la Communauté de Communes tenait une réunion publique d’information sur le Plan de prévention des risques d’inondation de l’île de Noirmoutier (voir notre article ici, et en particulier les commentaires).

Partant du principe de la préservation de la vie humaine, et considérant que le contribuable n’a pas à dédommager les particuliers qui s’exposent à des risques prévisibles, l’État élabore des plans de prévention qui interdisent ou conditionnent la construction dans les zones vulnérables.

Le site prim.net publie un dossier intéressant pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet des PPR, ainsi qu’une page sur le risque littoral qui contient une foison de liens vers d’autres sites.

À en croire ce dessin, pris sur la page PPR du site pédagogique Prévention 2000, l’île de Noirmoutier n’est pas le seul endroit en France où le PPR génère des conflits!

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« Les PPR définissent des règles essentielles pour le développement durable des territoires.
Leur finalisation peut être l’objet de vives oppositions entre les intérêts ou les conceptions de société des uns et des autres. »

Le Courrier Vendéen du 30 octobre 2008 a rendu compte de la réunion de la semaine précedente. Pour lire les articles, cliquez sur les miniatures ci-dessous.

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Les grandes marées de 2012 et 2013

Sous un titre racoleur – 2013: l’île menacée par les eaux? – le Courrier Vendéen a publié en août un dossier sur le risque de submersion marine lors d’une forte marée d’équinoxe prévue en 2013.

Ce dossier a le mérite d’attirer l’attention sur le risque de submersion marine de l’île de Noirmoutier. Cependant, il n’explique pas pourquoi 2013 a été choisi comme date fatidique pour ce risque. On a du mal à comprendre pourquoi la situation cette année-là serait plus dangereuse que celle de n’importe quelle autre année. En effet, il faudra attendre le 20 mars 2015 pour retrouver une marée de coefficient 119 (la dernière fois qu’une telle marée s’est produite remonte au 10 mars 1997). Évidemment, il y aura d’autres très grandes marées d’ici là: les coefficients 115 sont relativement fréquents et ne donnent pas de marnages significativement différents de ceux d’un coefficient 120.
L’extrait de l’annuaire des marées que l’on peut consulter en cliquant ici montre des marées plus importantes en 2012 qu’en 2013. Mais le coefficient de la marée n’est qu’un facteur parmi plusieurs qui déterminent le risque de submersion. Tous les effets météorologiques peuvent influencer la marée. Ainsi, un vent local peut contrarier ou renforcer l’effet de la marée en un lieu. En outre, il est courant de voir une dépression entraîner un effet de surcote et un anticyclone provoquer un effet de décote. Il est clair que de tels effets sont imprévisibles à long terme – voire à court terme!

Conclusion: le risque de submersion marine est constant; il s’aggrave par grande marée, mais aussi par temps de tempête et de dépression atmosphérique; il est essentiellement imprévisible, même si on peut prévoir que l’île en est menacée un jour ou l’autre.

Pour une documentation détaillée sur le phénomène des marées, voir le site internet de la SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine) et le site de marées.fr.

Notre dossier « Catastrophes » présente le problème de façon très complète, en particulier l’étude du cas de la surcote en 1999 (p.11). Les cartes d’aléas de submersion marine préparée pour la DDE en 2002 (que l’on peut télécharger à partir de notre article en cliquant ici) donnent une idée assez précise des zones à risque sur le territoire de l’île.

Et si les eaux montaient de deux mètres…?

De 1 à 2 mètres et des lignes de côte complètement redessinées ? Ou juste quelques centimètres sans importance ? La question de la montée du niveau moyen des mers à l’horizon 2100 est une des plus discutées par les chercheurs. Début 2007, dans son rapport, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) plaçait entre 18 et 59 cm l’élévation la plus probable d’ici à la fin du siècle. Des travaux, dirigés par Tad Pfeffer (université du Colorado) et publiés début septembre dans la revue Science, concluent aujourd’hui que cette montée des eaux devrait être très supérieure : entre 80 cm et 2 m.

Pourquoi un tel décalage ? « Le dernier rapport du GIEC a été publié en 2007, ce qui veut dire que la science en a été figée en 2006, explique le climatologue Edouard Bard (Collège de France). Ce qui a été découvert depuis sur la lubrification de la base de la calotte glaciaire du Groenland (qui favorise le glissement et l’effondrement des glaciers dans la mer) et l’accélération de sa fonte n’a donc pas été pris en compte. Aujourd’hui, une majorité de spécialistes estime qu’une augmentation de 1 mètre en 2100 est le scénario le plus probable. »

(Le Monde du 24 septembre 2008)

Plan de Prévention des Risques Naturels: PPRN

Nous avons reçu un courrier du Préfet de la Vendée nous informant qu’il avait l’intention de prescrire dans les prochains mois sur les communes de l’île de Noirmoutier et de la Baie de Bourgneuf, un Plan de prévention des risques naturels (PPRN) :

« Les évènements majeurs ayant affecté le territoire de ces sept communes ont permis de définir les risques qui feront l’objet de cette étude, à savoir les risques littoraux (recul des côtes, avancées dunaires, accrétion et submersion marine…), les risques d’inondation par débordement de cours d’eau, par ruissellement urbain et par remontée de nappe, les risques sismiques, les risques liés aux mouvements de terrain (glissement, coulées boueuses, tassements différentiels) et les risques liés aux incendies de forêt. »

LE PPRN :

Qu’est-ce donc qu’un plan de prévention des risques naturels ?

Son objet est de délimiter les zones exposées à un ou plusieurs types de risques et d’y réglementer l’utilisation des sols (allant des prescriptions spéciales à l’interdiction de construire afin de ne pas aggraver la vulnérabilité des personnes et des biens). Ses possibilités sont très étendues, il peut intervenir dans les zones exposées au risque, mais aussi dans d’autres zones qui ne le sont pas pour éviter d’aggraver les risques ou d’en provoquer de nouveaux (préservation de bassins d’orage pour éviter l’inondation).

Il peut également définir des mesures générales de prévention qui doivent être prises en compte par les collectivités publiques et par les particuliers.

Enfin il peut intervenir sur l’existant. Toutefois pour les biens régulièrement autorisés, on ne peut imposer que des aménagements limités dont le coût est inférieur à 10% de la valeur vénale ou estimée de ces biens.

Si le premier objet de la prévention des risques est de préserver des vies humaines le second est de réduire le coût des dommages liés aux risques qui est reporté in fine sur la collectivité. En effet, la collectivité nationale assure, au travers de la loi sur l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles, une solidarité financière vis-à-vis des occupants des zones exposés aux risques naturels. Dès lors, toute installation nouvelle en zone soumise au risque représenterait une acceptation tacite de la collectivité nationale de prendre en charge le coût des dommages.

Le PPRN est une servitude d’utilité publique associée à des sanctions pénales et à des conséquences en terme d’indemnisation pour catastrophes naturelles.

Il doit être annexé au plan local d’urbanisme des communes. Lorsqu’il n’y a pas cohérence entre les deux documents, il faut à l’évidence rendre le PLU compatible avec le PPRN même si cela n’est pas obligatoire car c’est la mesure la plus sévère qui sera retenue en cas de divergence.

Le PPRN est donc une servitude d’utilité publique applicable à tous, notamment dans le cadre de la délivrance des permis de construire.

La création de ces PPRN noirmoutrins va soulever certainement beaucoup de commentaires car, dans notre île située en grande partie sous le niveau de la mer mais où les transactions immobilières sont une importante source de revenu, les enjeux financiers vont être considérables.

Noirmoutier englouti en 2013?

La une du Courrier Vendéen du 14 août a de quoi nous inquiéter: elle annonce une forte marée d’équinoxe pour 2013.

« Une marée de grande ampleur, prévue pour 2013, fait craindre l’invasion des eaux sur l’île de Noirmoutier. Déjà rompue à la défense contre la mer, l’île doit redoubler d’efforts pour faire face à cette échéance, alors que les subventions sont revues à la baisse par l’État. »

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En page 3 du journal, un dossier que vous pourrez lire en cliquant sur les miniatures ci-dessous.

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L’immobilier noirmoutrin doit se préparer à prendre en compte la notion de risque: un Plan de prévention des risques naturels (PPRN) est en préparation pour l’île de Noirmoutier.

L’objet du PPRN est de délimiter les zones exposées directement ou indirectement à un risque et d’y réglementer l’utilisation des sols. Cette réglementation va de l’interdiction de construire à la possibilité de construire sous certaines conditions.

L’élaboration des PPRN est une compétence de l’État. Les collectivités concernées sont consultées. Le projet est soumis à enquête publique.

Le PPRN est une servitude d’utilité publique qui s’impose à tous : particuliers, entreprises, collectivités y compris l’État. Il s’impose notamment lors de la délivrance des permis de construire.

Ces articles du Courrier Vendéen sont une bonne préparation psychologique à l’intervention prochaine de l’État. L’inconvénient de ce genre de reportage, cependant, c’est que, paradoxalement, il nous rassure. La « une » sensationnaliste risque de donner l’impression que nous avons cinq ans devant nous. Mais en réalité, les grandes marées d’équinoxe attendues pour 2013 ne seront pas plus dangereuses que les grandes marées de 2009, 2010, 2011… Car, si celles-ci coïncident avec une tempête et une surcote (imprévisibles), l’île risquera l’engloutissement bien avant la date fatidique de 2013!

Il serait utile à cet égard de relire notre article du 14 décembre 2007, et en particulier les commentaires. La carte visible à partir de cet article est plus précise que celle présentée dans le journal, mais sous-estime également la zone inondable sur l’île.

En ce qui concerne l’importance des marées, nous rappelons que la hauteur de celles-ci est mesurée par un coefficient entre 20 et 120. Selon le site internet du SHOM, le coefficient est « le quotient du marnage semi-diurne de la formule harmonique par la valeur moyenne du marnage pour les marées de vive-eau d’équinoxe, admise à 6,1m à Brest. C’est un nombre sans dimension compris entre 20 et 120 et qui varie peu d’un jour sur l’autre. Par convention, le cœfficient 100 est attribué au marnage semi-diurne moyen lors des vives-eaux voisines des équinoxes (21 mars, 21septembre). » Il suffit cependant de savoir qu’un coefficient au-dessus de 100 représente une très grande marée.

Le 20 mars 2007, avec un coefficient de 116, la hauteur de l’eau au port de Noirmoutier atteignit 6 mètres (3 mètres NGF). Si l’on songe que la hauteur moyenne de la 2×2 voies est de 2m. NGF, et que le repère NGF de la Croix de Couthon à la Frandière (Barbâtre) est à 3m. NGF, on comprend qu’une telle marée avec une surcote d’un mètre serait catastrophique.

Projet VULSACO

Nous avons attiré l’attention, dans notre article du 12 août dernier, au projet VULSACO (Vulnerability of Sandy Coast Systems to Climatic and Anthropic Changes), une étude de la vulnérabité des sytèmes côtiers sableux aux changements climatiques et anthropiques – c.à.d. causés par l’activité humaine.

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Le Courrier Vendéen, dans son numéro du 10 avril, consacre un dossier à ce projet, dont le coordonnateur, Marc Robin, est professeur des universités à Nantes. Selon celui-ci, « la côte vendéenne est caractérisée par une succession de cordons dunaires plus ou moins larges protégeant naturellement des zones basses à l’arrière (marais). Une urbanisation importante depuis un demi-siècle s’y développe généralement au contact entre la dune et le marais. Ce contexte augmente la menace liée à l’érosion marine, aux surcotes génératrices de risques de submersion, mais aussi à l’ensablement par mobilité des dunes pourtant en partie fixées. Noirmoutier réunit ainsi sur un espace restreint l’ensemble des menaces liées à la mer présentes en Vendée. »

Pour lire le dossier, cliquez sur les miniatures.

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Dégâts de tempête au Luzan

Le site du Luzan a fait l’objet de plusieurs projets destructeurs que notre association et celle de défense du Luzan ont combattus (RD 5 – dévasage – enrochement).
Il reste encore aujourd’hui un parent pauvre de la politique de protection et de valorisation, et demeure menacé. Ainsi, le projet de désenclavement de la rue du Puits de la Vierge vers la rue de la Pointe est contraire à la loi littoral.

Le cas du projet actuel de piste cyclable longeant la plage des Lutins, le Luzan et la pointe, est également révélateur de l’absence de volonté de mise en valeur simple de cette frange du littoral.

Ces photos, prises le lendemain de la tempête du 9 mars, montrent des dégats importants, preuves de la dangerosité d’un sentier ou piste cyclable si près de la plage. Il est urgent de prévoir une protection adaptée au site dans le cadre du plan pluriannuel de défense contre la mer.

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(cliquez sur les miniatures pour les agrandir)

Tempête du 10 mars aux Éloux

(Cliquez sur les miniatures pour agrandir les images)

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Érosion due à l’enrochement qui a accru l’agitation provoquée par les vagues.

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Extrémité Sud des ganivelles hydrauliques : à la hauteur des ganivelles le niveau de la plage a diminué d’une cinquantaine de cm. Derrière une petite falaise s’est formée.

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Même endroit vu de face.

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On remonte vers le Nord.

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On continue.

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Un épi de ganivelles.

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Plus on s’approche de l’épi Nord, plus l’attaque de la dune s’accentue.

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C’est à proximité de l’épi Nord que l’érosion est la plus forte.

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Imaginons ce qui resterait de la dune si les ganivelles hydrauliques n’avaient pas cassé l’énergie des vagues.

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Pour mémoire : la même côte en 2005. On distingue les restes des enrochements qui avaient été implantés en pied de dune et qui ne l’avaient, hélas, pas protégée.

Danger d’inondation maritime

Le numéro 86 du « Journal de la Vendée« , le bimensuel du Conseil Général daté du 7 au 20 janvier 2008, comporte en dernière page (page 12) un article intitulé « Protection contre la mer: une lutte quotidienne contre l’Océan ».

On y lit: « Si la plupart des communes de bord de mer présentent un risque d’inondation maritime plus ou moins grave, seules celles du Marais Breton (Bouin, Beauvoir sur Mer et la Barre de Monts) et l’île de Noirmoutier (Noirmoutier en l’île, La Guérinière, L’Epine et Barbâtre) au nord et La Faute sur Mer et l’Aiguillon sur Mer ont été classées par l’Etat à risque avec enjeu humain.« 

Défense contre la mer aux Éloux

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Le sommet de la dune a été équipé d’une double rangée de ganivelles.

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La double rangée de ganivelles est complétée par un cloisonnement.

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Au sud de la plage, le niveau du sable est monté de façon étonnante: on peut s’asseoir dessus!

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Nous estimons à plus de 2 mètres l’élévation du niveau du sable!


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Quand on remonte vers le nord, l’influence négative de l’épi qui augmente l’agitation se fait sentir.

Cliquez sur les miniatures pour voir les photos.

Voir aussi nos photos des mêmes plages il y a un an, ici.

Le Comité de suivi des travaux de défense contre la mer s’est réuni le 29 novembre 2007. Il s’agissait de faire le bilan des travaux de protection de la plage de l’Hommée et de la plage des Éloux. Ces travaux avaient été réalisés l’hiver dernier, ils avaient consisté à Continue reading

La plage des Lutins – notre lettre à la DDE

Monsieur le Directeur Départemental de l’Equipement
1, quai Dingler
BP 366
85119 Les Sables d’Olonne Cedex

à l’attention de M. Stéphane RAISON

Projet de travaux de protection de la plage des Lutins.

Monsieur le Directeur,

Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur les travaux de défense contre la mer qui vont être exécutés sur la plage des Lutins à l’Herbaudière.

Les premiers travaux réalisés nous inquiètent beaucoup car ils nous semblent inadaptés à la qualité de ce site. Nous avons appris par la presse que le chantier devait reprendre sur une plus grande échelle en septembre.

Ces travaux relevant de la compétence de vos services, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir conseiller la Communauté de Commune de l’île de Noirmoutier afin Continue reading

Érosion marine

L’érosion touche plus du quart du littoral français

LE MONDE | 11.08.07 | 14h55 • Mis à jour le 11.08.07 | 15h18

erra-t-on, dans quelques décennies, la mer battre de nouveau les rivages d’Aigues-Mortes (Gard), comme au temps de Saint Louis, ou le littoral de Normandie ou d’Aquitaine reculer de plusieurs kilomètres ? Le réchauffement climatique, qui devrait augmenter la violence et la fréquence des tempêtes et élever le niveau des mers de 18 à 59 centimètres d’ici à 2100, modifiera la géographie du trait de côte. De l’avis des spécialistes, les rivages plats et sableux, beaucoup plus fragiles que les littoraux rocheux, seront Continue reading

Défense contre la mer: l’Hommée

Article du Bulletin N° 47

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Les travaux ont commencé en novembre.

Rappelons les événements: Depuis quelques années on avait constaté sur la plage de l’Hommée située juste au Nord de la digue de Devin, la réapparition du perré des Sénégalais construit en 1937 et qui, jusqu’alors, était resté enfoui sous le sable. Une modification du transit littoral (Due au port de l’Herbaudière ? Continue reading

Tempête

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L’Hommée : les ganivelles hydrauliques sont posées, elles ont bien subi le choc. La plage n’est pas complètement rechargée en sable. Il faudra attendre pour apprécier leur efficacité.

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Aux Éloux, la situation s’aggrave : la « défunte » dune des Éloux a moins de deux mètres de hauteur par endroit.

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Derrière l’épis des Éloux (qui devrait être détruit) des arbres déracinés ont dévalé la pente.

Massacre à la pelleteuse

Nous avons été alertés du problème de la destruction de toute la dune de la Fosse par le prélèvement de sable pour la pointe du Devin.
L’engraissement régulier de cette zone permettait la formation d’un cordon dunaire particulièrement riche. On y retrouvait toutes les étapes de la formation de la dune depuis la dune embryonnaire au niveau des laisses de mer jusqu’à la dune boisée. Outre l’intérêt pédagogique, de nombreuses espèces végétales colonisatrices typiques de cet écosystème étaient observables. Enfin ce lieu était particulièrement intéressant pour la nidification de certaines espèces fragiles comme le gravelot à collier interrompu.

Un accord avait même été passé entre la mairie de Barbâtre et Natura 2000 prévoyant qu’aucun travail de nettoyage mécanique n’aurait lieu pendant les périodes sensibles. Les ostréiculteurs acceptaient eux aussi de ne pas passer par le haut de la Dune pour se rendre sur leurs parcs afin de protéger cet espace.

Et tout a été détruit par les pelleteuses et autre engins qui prélèvent le sable pour renforcer la dune de l’Hommée!!!

A quoi ça sert de protéger d’un côté si on doit détruire de l’autre??
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Dune des Éloux

Article du Bulletin N° 46

DERNIÈRE MINUTE : Conclusions de la dernière étude concernant la dune des Éloux

  1. La priorité doit être donnée au rechargement en sable: les quantités prévues au regard de la situation actuelle sont insuffisantes. Elles devront être doublées. La granulométrie appropriée existe à la Fosse.
  2. Le perré bas devra être enlevé : même recouvert par du sable son effet sera néfaste. (Ce n’est pas une surprise).
  3. Les épis en enrochement prévus auront un impact négatif. Il déstabiliseront le trait de côte. Même l’épi actuel des Éloux devrait être supprimé. (Le conseil communautaire a décidé de ne démonter que les planches horizontales afin de pouvoir éventuellement les replacer.)
  4. Les ganivelles hydrauliques seront installées à titre expérimental : il faudra contrôler leur efficacité.
  5. Recommandations:

  • actualiser les données bathymètriques dans les zones où elles sont insuffisantes,
  • affiner la topographie des platiers rocheux,
  • actualiser les données de houle,
  • intégrer dans la modèle le port de Morin et tous les épis ainsi que les perrés bas,
  • revoir le projet de protection sur l’ensemble du littoral entre le port de Morin et la pointe de la Loire.

Ces conclusions nous semblent en net progrès par rapport aux précédents projets. Nous nous félicitons qu’enfin la côte soit considérée dans son ensemble particulièrement au Sud du port de Morin. Le Conseil communautaire a adopté ces conclusions le 14 septembre. L’alternative étant que, sans travaux sérieux, on sera obligé de prolonger la digue de Devin jusqu’à la pointe de la Loire. Les travaux de défense contre la mer commenceront début octobre à l’Hommée, fin octobre aux Éloux.

Défense contre la mer de la côte est

Article du Bulletin N° 46

À plusieurs reprises, les digues de la côte Est se sont rompues, entraînant l’inondation des terrains qu’elles protégeaient. Par exemple, le 31 décembre 1978, une brèche ouverte dans la digue du Polder de Sébastopol, à Barbâtre a provoqué l’inondation d’une partie de la plaine de Barbâtre. Depuis lors, des travaux ont été engagés pour la protection de la côte Est, d’abord de façon ponctuelle, puis des programmes d’intervention ont été mis en place. Continue reading

La défense contre la mer

Bulletin N° 45

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Ganivelles hydrauliques sur la côte du Médoc

À la suite de l’étude hydro sédimentaire réalisée en 2004 pour arriver à une modélisation mathématique de la houle sur la côte Ouest de l’île, des solutions en été retenues pour prévenir l’érosion marine en deux points particulièrement attaqués ces dernières années : la dune de l’Hommée et les dunes des Éloux.

Il a été décidé à titre expérimental d’implanter des ganivelles hydrauliques à l’Hommée, et de recharger en sable de la dune.

Après avoir créé une plate-forme d’accès, il s’agira d’implanter, à partir du dernier épi vers le Nord et sur une longueur de 340 m, des ganivelles hydrauliques. Ces ganivelles sont composées de 884 pieux en bois enfoncés dans le sol en deux rangées parallèles à la côte, distantes de moins d’un mètre. Dans chaque rangée, ces pieux en bois longs de 5 m, seront implantés tous les mètres.

Ces deux rangées de pieux seront positionnées à environ 25 m du pied de dune.

De plus un rechargement en sable de granulométrie appropriée sera effectué. 20 000 m3 provenant de la pointe de la Fosse permettront de recharger la dune.

Pour les dunes des Éloux, l’implantation de ganivelles hydrauliques a aussi été retenue mais sur un modèle différent.

En partant du Nord et de l’épi existant, deux équerres composées de pieux enfoncés dans le sable ou le calcaire seront implantées, un des côtés des équerres sera parallèle à la dune, l’angle au sommet sera dirigé vers le Sud-Ouest. Chaque bras de l’équerre aura une longueur de 70 m. L’implantation se fera en fonction du profil de plage au moment du chantier ; il est souhaitable que le dispositif soit à quelques dizaines de mètres (20-30 m) du pied de dune. Le rôle de ces équerres sera de casser l’énergie des vagues avant qu’elles n’atteignent le pied de dune et de recréer un haut de plage en accumulant du sable.

Plus au Sud, trois épis de longueur inégale (100 m, 70 m et 110 m) devront retenir le sable transporté par la dérive littorale.

41 000 m3 de sable seront utilisés pour remodeler le pied de dune et recharger les casiers entre les épis.

C’est un changement capital en matière de défense contre la mer, les murs d’enrochements sont abandonnés au profit d’une défense souple, beaucoup moins destructrice du trait de côte.

Brèves

Bulletin N° 42

On peut gommer les erreurs du passé. Comme la construction de maisons en extrême bord du littoral. Pour preuve : l’opération de démolition du Pouliguen (Loire-Atlantique). Une propriété de 320 m2 datant de 1920, face à la mer, a été rachetée grâce à la Taxe sur les espaces naturels sensibles, puis démoli. Sur les parcelles libérées, Le Pouliguen va pouvoir restaurer son cheminement côtier, des ajoncs vont être plantés et la pelouse naturelle va reprendre sa place.

À Piriac, où les travaux d’enrochement pour protéger quelques maisons vont coûter 10 millions d’euros, on se demande si on ne va pas répéter le même type d’opération.

« Quand on a quelque chose d’extraordinaire à défendre, on peut envisager de tout faire, mais, quand il s’agit de pelouses ou de maisons privées, on peut utiliser autrement l’argent du contribuable » dit une Conseillère générale.

Le centre bourg de La Guérinière reprend vie, un coiffeur pour hommes a pris le relais de Jean Paul, une esthéticienne est installée à côté et une mercière est annoncée.

Ces bonnes nouvelles sont le résultat d’une action volontariste de la mairie.

L’île accueille le Tour de France le 2 juillet, Ce jour-là et les jours précédents, d’importantes contraintes de circulation et de sécurité seront mises en place.

L’église de l’Herbaudière  a été construite à partir de 1876. Édifiée face à la mer, elle est particulièrement exposée au climat marin. Il est temps de revoir l’étanchéité, l’électricité et même de s’assurer de l’état du gros œuvre. Les premiers travaux sont prévus pour ce printemps.

Le tsunami qui a frappé le Sud-Est asiatique a incité de nombreux Gillocruciens (habitants de Saint-Gilles-Croix-de-Vie) à assister à une conférence sur l’érosion marine ce mois de janvier.

Séduits par la qualité de cette présentation nous avons demandé au conférencier de venir informer les noirmoutrins. Nous organiserons ce débat le 6 mai à 19 heures 30 dans la salle de réunion de la Communauté de communes à Noirmoutier-en-l’île

Le site officiel de l’île de Noirmoutier www.ile-noirmoutier.com est en ligne. Un lien avec www.12sur12.org y figure.

Le Martroger a rejoint le port de Noirmoutier. Avant d’engager d’importants travaux, un état des dégradations doit être établi ; pour cela, il faut enlever complètement les revêtements intérieurs. Ces travaux  ne permettront sans doute pas au Martroger de naviguer cette année.

Sous la pression des Vendéens, il n’y aura pas d’incinérateur de déchets ménagers en Vendée. Le Conseil Général de Vendée fait le choix d’appeler au civisme des citoyens pour mieux trier leurs déchets : le scénario retenu fait la part belle au tri, au recyclage et au compostage.

Incinération et  prévention (faire moins de déchets) sont en contradiction : les nouvelles unités sont construites pour traiter de gros tonnages afin de les rentabiliser. Dans le cas des petites agglomérations, cet impératif de rentabilité entraîne une “chasse aux déchets“ à travers le territoire, peu importe que le déchet soit évitable ou recyclable, il faut justifier l’investissement.

La solution retenue est celle de l’effort ; l’information auprès des habitants, mais aussi des milliers de visiteurs, va être capitale.

Avec la Chandeleur, les agriculteurs ont repris le chemin des champs pour mettre en terre la pomme de terre primeur. Bonette, Siretema, Charlotte, …Certaines ont commencé à être récoltées., les variétés les plus chères n’étant pas forcément les meilleures pour certains.

Le Président de la Coopérative des pommes de terre et les jeunes agriculteurs se plaignent que, chaque année, une part des terres cultivables part pour la construction, mais, qui vend donc la terre agricole ?

Le 23 mars, les députés ont examiné en deuxième lecture le projet de loi d’orientation sur l’énergie. Huit mois se sont écoulés depuis l’adoption du texte en première lecture, mais l’envolée des cours du pétrole a modifié le paysage et donne tout son sens à la relance des économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables.

Courriers d’adhérents :

–          une très intéressante étude sur les éoliennes,

–          un article sur l’action de la dérive littorale sur la côte aquitaine,

–          de nombreux vœux pour l’association, des félicitations et des encouragements pour nos actions.

Dans le dernier numéro de l’ “Avenir de l’île de Noirmoutier“, feuille consacrée à la promotion de l’ex-sénateur Jacques Oudin, une “Madame B. résidente à l’Épine“ écrit à propos de la maison des Thibaudières :

« Curieusement, c’est le même avocat, qui a représenté l’association  “Vivre l’île 12 sur 12“ dans son combat pour obtenir l’annulation du permis de construire, puis la démolition la maison qui défendra la commune dont l’intérêt sera plutôt que la maison reste debout ! »

Tout d’abord voir la dune bordière recouverte de maisons est une vision tout à fait personnelle de l’intérêt de la commune ; ensuite Mme. B. oublie de signaler que le maire de l’époque s’était joint aux propriétaires contre « Vivre l’île 12 sur 12“ en utilisant les services du même avocat..

La procédure dont elle parle où les propriétaires sont, cette fois-ci, contre la mairie, n’a rien a voire avec la première et le maire a le droit de choisir son avocat.

Les réunions du Conseil communautaire ont souvent connu des épisodes “animés“. La réunion du 1er mars a sans doute établi un record en la matière.

Un ex-Président de la Communauté de communes souhaitait que lui soit reconnue la propriété des photographies qu’il avait prises dans le cadre de ses fonctions, avec l’appareil photographique de la Communauté, dans un hélicoptère loué par la Communauté et avec le concours des personnels communautaires.

Une demi-heure d’échanges vifs a été consacrée à cette demande pour le moins contestable. Il paraît qu’il y aura une suite.

Quelle tristesse !

Lorsque nous avons appris qu’un panneau destiné à attirer l’attention des conducteurs sur les dangers de la marée montante allait être implanté à l’entrée du Gois, sur la digue qui borde le Polder de Sébastopol, nous avons suggéré au Conseil Général de la Vendée de l’installer plus en amont et à droite. Cette solution a l’avantage de préserver l’esthétique de la digue qui, à cet endroit, à été refaite avec goût

Dans le cadre des Contrats régionaux de développement  durable des territoires mis en place par la Région des Pays de La Loire, les collectivités territoriales devront  mettre en place des Conseils de développement.

C’est ainsi que notre Communauté de communes doit créer ce Conseil qui associera des représentants des milieux économiques, sociaux, culturels et associatifs. Nous espérons bien faire partie de cet organisme qui a pour objectif d’impliquer les acteurs de la société civile et les porteurs de projet dans une démarche de développement durable.

Nous sommes membres de la Commission environnement destinée à préparer les Assises régionales, nouvelle forme de démocratie territoriale que la Région des Pays de la Loire souhaite mettre en place.

Lors de la première réunion le 16 mars, votre représentant est intervenu sur trois points :

–          nécessité de surveiller l’utilisation des subventions des travaux de défense contre la mer. Nous avons en mémoire des crédits de ce type consacrés à la construction du port de Morin,

–          obligation, lors de l’attribution de crédits de défense contre la mer, d’inclure dans les budgets de fonctionnement les crédits d’entretien correspondants,

–          définition de la notion de capacité d’accueil dans les communes littorale, notion imposée par la loi et que les politiques n’ont pas le courage de mettre en œuvre.

L’Agence de l’eau, qui gère de fonds considérables issus de nos factures, est en train de contractualiser, avec le SMAM ( syndicat mixte d’aménagement des marais) un Contrat Restauration Entretien Zones Humides (CREZH) pour les 1800 ha de zones humides de l’île de Noirmoutier.

Quatre “fonctionnalités“ sont retenues comme objectifs généraux par l’Agence de l’eau : hydraulique, amélioration de la qualité de l’eau, écologique, socio-économique.

Des réunions, présentées comme “de concertation“, sont en cours où les sauniers subissent des pressions du bureau d’études, du SMAM et de la LPO, pour accepter à marche forcée que des marais salants en friche soient aménagés pour laguner des eaux pluviales des bassins versants périphériques.

Après près de 500 ha de marais détruits sur l’île depuis 50 ans par des aménagements destructeurs, voilà la dernière trouvaille de notre aménageur en chef pour réduire encore plus les surfaces d’une activité salicole en plein redéveloppement. Derrière ces bonnes intentions se dissimule un déni complet des activités polluantes des bassins versants qui constituent souvent des lobbies redoutés part les élus de l’île.

Le 17 mars, grâce à la vigilance d’un adhérent de notre association demeurant près de l’écluse du port de Noirmoutier, une pollution a été constatée et analysée le jour même.

Sur plusieurs centaines de mètres, l’eau de l’étier du Moulin était d’une couleur laiteuse suite à l’écoulement intempestif d’un jus de peinture par la canalisation d’évacuation des eaux pluviales des toitures de la salle de la Prée au Duc, en travaux.

La recherche de toxicité de ce produit, soluble à l’eau (donc sans solvant synthétique) et ne contenant pas de plomb, a été confié aux services municipaux. En raison d’un temps froid et humide, la peinture fraîche d’étanchéfication utilisée sur les toits s’était dissoute.

Cet exemple montre la difficulté de la maîtrise de la qualité des rejets pluviaux quand de multiples acteurs doivent être éduqués et responsabilisés. Coincidant avec les résultats prochains d’une étude sur la qualité des eaux de l’Étier du Moulin, nous proposons aux élus une grande campagne de sensibilisation pour le respect de la qualité des eaux pluviales. Plusieurs activités primaires de l’île en dépendent (huître, sel, tourisme) sans parler de l’impact sur les milieux naturels !

Depuis le 1er septembre 2004, la France a subi un important déficit pluviomètrique. Au cours de ces 6 derniers mois, seul octobre a bénéficié de pluies importantes. Or ce sont les précipitations d’automne et d’hiver, losque les sols nus favorisent la pénétration de l’eau, qui participent le plus à la recharge des eaux souterraines.

Ces dernières se trouvent aujourd’hui à des niveaux très inférieurs à ceux qui sont habituels en cette saison.

En Vendée, les précipitations sur l’ensemble du département sont très nettement déficitaires depuis septembre 2004 il n’est tombé que 150 à 200 mm de pluie soit 55 à 60 % de moins  que les apports normaux et certains barrages sont dans une situation critique.

Cependant il va falloir arroser des hectares de maïs largement subventionnés, entretenir des golfs, remplir des piscines, faire face au choc du tourisme estival, etc.

Alors on cherche de nouvelles ressources : nouveaux barrages, prospection de la nappe phréatique, usine de dessalement de l’eau de mer, … Personne n’émet l’idée trop simple que le littoral vendéen est arrivé aux limites de sa capacité d’accueil !

ERRATUM : dans une « brève » consacrée a un rachat de terrain agricole une erreur s’est glisssée, ce n’est pas à la suite d’un décès mais d’un départ à la retraite que la propriété de la rue des Maraichers à Barbâtre était mise en vente. Nous sommes désolés de cette erreur.

Trois PLU (Noirmoutier, Barbâtre, l’Épine) doivent être mis en place cette année; ils seront précédés d’une enquête publique. Nous allons essayer de distriber aux habitants de ces communes un document reappelant ce qu’est une enquête publique dans le cadre d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) et pourquoi il est important d’y participer.

La lutte contre l’érosion marine

Article du Bulletin N° 40

LA LUTTE CONTRE L’ÉROSION MARINE, une question de vie ou de mort pour notre île

L’île de Noirmoutier s’étend sur une vingtaine de kilomètres, face à l’océan Atlantique à environ 15 Km au Sud de l’embouchure de la Loire.
Depuis 10 000 ans, c’est-à-dire la fin de la dernière grande période glaciaire, son littoral s’est formé progressivement en fonction des apports sableux de la Loire et par le remaniement des sédiments déposés sur la plate-forme continentale sous l’action des courants de marée et des houles océaniques. La présence du socle rocheux du Nord de l’île a permis le piégeage des sables sur les récifs et leur accumulation.
La côte Ouest de l’île a été et est soumise depuis des siècles à des phénomènes importants d’érosion du trait de côte et du cordon dunaire. Les différentes actions de lutte contre l’érosion marine, hormis quelques opérations de réensablement récentes, se sont limitées, pour l’essentiel, à la protection par des enrochements qui ont, à certains endroits, amplifié l’érosion du littoral proche. Ces enrochements ont souvent été rendus nécessaires pour protéger des maisons, construites inconsidérément, voire illégalement sur la dune.
Le phénomène d’érosion est en quelques endroits réversible : à Noirmoutier, vers la Pointe de la Fosse, la plage s’élargit.

LES PRINCIPALES CAUSES DE L’ÉROSION

La dynamique des plages reste principalement sous l’influence de paramètres naturels tels que la houle, les courants, les vagues, la marée, le vent, l’érosion des sols, l’augmentation du niveau de la mer (estimée à 30 cm pour le siècle passé et difficile à estimer dans l’avenir).
De nos jours, les activités de l’homme ont fortement modifié la dynamique naturelle et tendent à supplanter les causes naturelles de la réduction des apports sédimentaires On peut citer, par exemple :
La limitation des apports de sédiments de la Loire due à la domestication du fleuve ; des extractions de sable (gisement du Pilier) commercialisé pour ses utilisations dans le bâtiment ou pour engraisser la plage de La Baule.
L’urbanisation du littoral sous forme de murs de protection, promenades en bord de mer, constructions : ces infrastructures provoquent la réflexion de la houle et constituent un obstacle brutal au déferlement des vagues. L’énergie des vagues n’est plus dissipée le long des plages et les phénomènes érosifs s’accentuent.
La construction d’ouvrages portuaires qui s’oppose au transport des sédiments le long de la côte et qui entraîne de graves déficits sédimentaires sur les plages situées en aval de l’ouvrage par rapport au sens de la dérive littorale. La construction du port de Morin est l’exemple parfait de ce type d’action dévastateur. La mauvaise conception des ouvrages de défense (du type enrochements) responsables des modifications dans le transport côtier. Ces interventions résolvent localement le problème mais le déplacent, amplifié, vers les plages adjacentes.
La surfréquentation qui détériore essentiellement les massifs dunaires.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉFENSE :

La plage, absorbant graduellement l’énergie de la houle par les déferlements successifs qu’elle provoque, constitue le meilleur ouvrage de défense contre l’érosion. C’est en effet la dynamique naturelle des plages qui est fondamentale pour la survie physique de la plage et pour la diversité de ses habitats biologiques.
Pour toute défense contre l’érosion, il est donc plus efficace de se tourner vers des ouvrages de défense souples qui travaillent en harmonie avec les dynamiques naturelles en jeu et ont ainsi un moindre impact sur le littoral plutôt que d’utiliser des ouvrages de défense rigides qui tendent à réprimer ou à freiner les processus côtiers. Par exemple, pour des rechargements ponctuels, des matériaux naturels tels que sables et graviers de granulométrie supérieure ou égale à l’existant devraient être utilisés préférentiellement.
Toutefois la diversité de phénomènes à l’origine de l’érosion du littoral conduit à une diversité de réponses techniques qui ne s’opposent pas forcément les unes aux autres, mais qui sont souvent complémentaires. En effet, pour améliorer l’efficacité des interventions de protection, on adopte souvent des défenses de natures mixtes (aménagement d’épis stabilisateurs et engraissement avec des matériaux naturels).
Chacune de ces solutions exige des conditions particulières pour être efficace et présente des avantages et des inconvénients.
On peut distinguer différentes techniques :

LES MÉTHODES SOUPLES, en harmonie avec la dynamique des côtes

L’engraissement artificiel ou rechargement : Le déversement sur le rivage de quantités importantes de sédiments provenant de carrières situées à terre ou en mer, permet de stabiliser ou d’agrandir une plage menacée d’érosion, sans impact sur les côtes avoisinantes. Pour obtenir un engraissement rapide et uniforme sur toute l’étendue de la plage, il est préférable d’envisager plusieurs points d’alimentation.
Toutefois, tout en étant une des solutions les plus respectueuses de la dynamique du littoral, l’engraissement présente certains inconvénients :
1. difficulté de trouver le matériau approprié en grandes quantités et à un coût acceptable (ce n’est pas un problème à Noirmoutier où l’on peut disposer des énormes quantités de sable transportées par la dérive littorale et bloquées par la digue du port de Morin),
2. Nécessité d’une alimentation périodique.
L’engraissement, appelé aussi rechargement, est déjà utilisé dans notre île : on transporte du sable provenant d’une plage en engraissement vers une autre plage en déficit afin que les houles de beau temps le redistribuent sur l’estran.
La reconstitution du massif dunaire : cette méthode consiste à rétablir, voire à créer, une nouvelle dune en haut de plage. Le massif dunaire est un élément naturel essentiel pour la protection et la stabilisation d’un littoral sableux.
Il s’agit de mettre en place des ganivelles, haies brise-vent en châtaignier, qui vont stabiliser la réserve de sable qui se trouve en haut de plage. Cette technique s’avère très efficace.
Il est alors nécessaire de réglementer la circulation des véhicules et de canaliser la fréquentation de ce milieu.
Les ganivelles sont largement employées chez nous, mais la pression touristique incontrôlée (4X4, quads, motos, piétons) sur la dune est un problème qui n’est pas résolu.

LA CONSTRUCTION D’OUVRAGES DE DÉFENSE RIGIDES :

Les ouvrages de haut de plage : Ils sont réalisés entre le haut de plage et les infrastructures situées immédiatement au-dessus.
Ce type d’ouvrage (digue, perré, enrochement), bien qu’il assure une protection immédiate des infrastructures côtières, porte atteinte à la plage par la présence d’une paroi qui augmente la réflexion de la houle. Les sédiments ainsi mis en suspension sont éloignés par les courants et le phénomène d’érosion est accentué, ce qui provoque, à terme, le creusement des fonds et l’usure de la base de l’ouvrage, avec risque d’effondrement et nécessité de travaux coûteux.
De plus, ce type de construction risque d’étendre, par diffraction, le phénomène d’érosion aux deux extrémités de l’ouvrage.

Les perrés bas : Les implantations de perrés bas existant à Noirmoutier prouvent que cette technique ne fonctionne pas sans précautions. Le seul endroit où ces perrés bas donnent satisfaction est au niveau de la pointe de la Loire en raison d’une situation particulière : la protection d’un platier rocheux et un important transit littoral. Il est donc déconseillé de poursuivre ce type d’aménagement en remontant vers le Nord.
Les perrés déjà en place doivent être impérativement réensablés chaque fois que la mer prélèvera du sable, mettant en danger le perré lui même et la zone dunaire à l’arrière.

Le parafouille : Le parafouille est un ouvrage longitudinal constitué d’enrochements de dimension plus réduite qu’une digue. Il apporte une protection aux zones situées en arrière, mais accentue les phénomènes d’érosion dans les zones adjacentes. Il doit avoir une faible pente et être protégé des affouillements au pied. Son implantation est envisageable au niveau du mur des Sénégalais.

Les enveloppes géotextiles : Il s’agit d’un aménagement longitudinal destiné à redonner à la dune un profil normal avec une pente de 1/2. Trois enveloppes s’échelonnent en gradins en direction du haut de la dune, elles sont tenues solidaires entre elles par des piquets et elles retiennent du sable à l’intérieur, l’ensemble est recouvert de sable. En cas de tempête, les vagues atteindront le pied et le flanc de la dune, seul le sable de couverture sera emporté. Les tubes en géotextiles sont une variante de ce procédé.

Les barrières brise-lames émergées et immergées : Il s’agit d’ouvrages dont l’axe principal est orienté soit parallèlement, soit légèrement en biais, par rapport à la côte. Ils ont pour but de provoquer une dissipation de l’énergie de la houle avant son déferlement sur la plage et de s’opposer à l’entraînement des matériaux vers le large.

Les barrières émergées offrent une plus grande protection de la plage, en créant des zones d’eau relativement calmes où le dépôt des substances fines en suspension est facilité. L’engraissement du trait de côte est facilité et peut aboutir à la formation d’un tombolo (flèche de sable reliant la barrière brise-lames à la côte).
Par contre, l’agitation des eaux étant réduite du côté de la plage et le renouvellement des eaux n’étant pas favorisé cela peut impliquer des répercussions négatives du point de vue sanitaire et de l’accumulation des algues.
Des brise-lames pourraient être installés devant la plage de l’Hommée (mur des Sénégalais) tout comme dans la zone des Éloux. Ces deux sites procurent des affleurements rocheux sur lesquels pourrait s’appuyer le brise-lames.

Les barrières immergées, en revanche, favorisent un meilleur renouvellement de l’eau, mais leur efficacité dépend de leur profondeur par rapport au niveau de la mer, de la pente de la plage, des marées, des intempéries et de la granulométrie des sédiments. Il s’agit de créer, au large de la plage, une barrière qui va provoquer le déferlement des vagues et ainsi dissiper leur énergie. Cette barrière peut être faite à partir de sacs en géotextile remplis de sable et disposés sur le fond de manière à créer un obstacle à la propagation de la vague. Les sacs font de 160 à 300 tonnes, d’une longueur de 20 m et d’un diamètre de 5 m.

Toutefois, dans les deux cas, (barrières émergées ou immergées), des phénomènes importants de réflexion sont constatés sur la base extérieure de l’ouvrage, ce qui peut provoquer son affouillement, voire son écroulement.

Les épis : les épis sont des ouvrages transversaux très répandus, surtout dans les zones caractérisées par un transport longitudinal intense, comme à Noirmoutier : ils retiennent une partie des sédiments transportés par les courants côtiers naturels.
Lorsqu’il s’agit de l’aménagement d’une plage d’une certaine étendue, la réalisation d’un système d’épis est en général adoptée et la protection est accrue quand leurs extrémités sont reliées par un brise-lames immergé.
La plage ainsi formée est caractérisée par sa forme en dents de scie, due à l’accumulation de sable en amont des épis et au déficit correspondant en aval des épis.
En ce qui concerne notre île, les épis courts ou longs, en enrochement ou en bois, peuvent être mis en place seulement dans le secteur des Éloux et de la Loire où les sables sont transportés par la dérive littorale, ce système fonctionne aussi très bien dans la baie de La Guérinière où le sable remonte de façon spectaculaire en face du bourg. Les épis s’engraissent sur leur face amont où les sables viennent s’accumuler et provoquent un déficit à l’aval où les quantités de sables sont moins importantes. À l’Hommée, ces ouvrages sont inutiles car le transfert de sable se fait perpendiculairement à la plage.

– Les ganivelles hydrauliques : les ganivelles hydrauliques sont composées à partir de rangées de pieux de pin vert enfoncés verticalement dans le sable en limite des hautes eaux. Le dispositif comprend des rangées parallèles et des rangées perpendiculaires au trait de côte.
Les rangées perpendiculaires agissent comme des épis en captant une partie du sable véhiculé par la dérive littorale sans trop dégarnir les zones en aval du transit.
Les rangées parallèles au trait de côte ont un effet brise-lames qui permet de casser l’énergie de la houle et donc d’atténuer l’érosion de la dune bordière. Le sable arraché par les vagues en bas de la plage, est stocké en partie dans la région haute comprise entre les ganivelles et le littoral.

Les autres procédés :

Parmi de nombreux procédés existants, on peut citer les algues artificielles, les murs d’eau oscillants, les récifs artificiels et les systèmes Écoplage et Stabiplage.
La plupart de ces méthodes sont encore au stade expérimental et il est aujourd’hui prématuré de tirer des conclusions formelles sur leurs conditions d’utilisation et leur efficacité.
Toutefois, on peut décrire deux procédés dont l’efficacité a été prouvée :
Les récifs artificiels : structures disposées sur le fond, orientées comme les épis et accrochées à la plage émergée. Elles sont constituées par des boudins en géotextile remplis de sable, d’éléments préfabriqués en béton armé, de caoutchouc ou de blocs de pierre.

– Le procédé Écoplage : ce procédé est basé sur un principe physique bien connu qui gouverne l’équilibre des littoraux sableux : si l’eau apportée par le déferlement des vagues peut pénétrer très rapidement dans le sable de la plage, elle abandonnera plus aisément les sables qu’elle transporte, et ces sables contribueront à l’engraissement de la plage.
L’eau de la vague pénétrera d’autant plus facilement que le sable de la plage ne sera pas saturé d’eau. Il faut donc drainer efficacement le sable de la plage. Ceci est assuré par un drain, enterré dans le sable parallèlement au trait de côte. Une pompe située en haut de plage assure l’écoulement de l’eau du drain. Les effets sont divers
1. Les sables de la plage, n’étant pas saturés en eau, sont plus durs et résistent mieux à l’érosion de la vague,
2. Le dépôt des sables de la vague est favorisé,
3. Le ruissellement des eaux de la terre vers la mer est diminué et ralenti par l’effet du drain,
4. L’énergie des vagues est partiellement absorbée, la force du ressac diminue et par suite l’érosion induite.
Ce procédé, déjà appliqué aux Sables-d’Olonne, ne peut être mis en application sans une étude préalable sérieuse des conditions locales.

Concevoir des ouvrages de défense contre la mer nécessite de prendre en compte des enjeux individuels, collectifs, écologiques et économiques, il faut donc définir les moyens les mieux adaptés pour préserver ce patrimoine naturel et mener préférentiellement une lutte contre l’érosion.
Depuis des années, de nombreux bureaux d’études ont été commandités par les élus de l’île pour étudier ces problèmes, Une dernière étude est en cours, sa première étape vient de se terminer, il va falloir prendre des décisions en pensant au long terme.
Malheureusement, jusqu’à ce jour, les conclusions de ces études ont souvent été adaptées aux nécessités électorales ou clientélistes des élus.
Et, cependant, la défense contre la mer est une question de vie ou de mort pour l’île de Noirmoutier !

Expo dune

communiqué de presse: 

UN PLAN DE SAUVETAGE POUR LA DUNE NOIRMOUTRINE

Cet été Vivre l’île 12 sur 12  a mené plusieurs actions de sensibilisation en faveur de la dune et en particulier une exposition sous le titre La dune : fragile rempart de l’île.

Environ 1 700 personnes ont visité cette exposition ; elles ont fait connaître leur satisfaction oralement ou par écrit. Beaucoup ont regretté que cette exposition ne soit pas plus longuement et plus largement diffusée.

Beaucoup aussi ont manifesté leur émotion devant la pression touristique sans cesse croissante qui s’exerce sur nos dunes et sur notre environnement en général. Cette pression, si elle n’est pas régulée, laisse prévoir dans un avenir proche Continue reading

Ébauche d’une critique d’une carte d’aléas

Article du Bulletin N° 35

Généralités :
Dans le cas d’une tempête extrême, plusieurs paramètres restent totalement aléatoires, peu prévisibles, d’un ordre de grandeur impossible à chiffrer avec précision :
· La hauteur d’eau en cas de surcote. En novembre 1999, surcote de 0,9 m, hauteur d’eau dans le port de Noirmoutier : 3,67 m IGN. Le même jour à la Rochelle, surcote de 2 m !
· Hauteur d’eau maximum possible au même endroit retenue par les services techniques : 3,86 m Hauteur des ouvrages de défense contre la mer retenue par la DDE : 4 m IGN.
· Dans le cas d’une rupture de digue ou d’une brèche dans une dune, le volume d’eau admis dépend :
– De la taille de la brèche en longueur et profondeur (hauteur)
– De la hauteur d’eau à ce moment là
– De la direction et de la force du vent
– De l’évolution de l’érosion latérale de la brèche (augmentation possible de la longueur et de la profondeur).
– De l’heure de la marée par rapport à la haute mer pour pouvoir quantifier le temps pendant lequel le volume d’eau pourra s’engouffrer dans la brèche avant la marée descendante.
– De la hauteur de vase à l’extérieur de la digue. Inégale le long des digues. Une hauteur de vase importante par exemple aux Grands Chapelains, à Bremaud, protège ces digues d’une rupture importante et limite le temps possible d’une invasion marine.(Ce qui peut causer un problème d’alimentation en eau salée, en particulier à l’écluse de Cailla).
– De la capacité des secours à intervenir rapidement. Le chemin à la base des digues permet certes une intervention rapide mais que faire dans le cas de brèches multiples sur une même section de digue ?

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Plan de prévention des risques naturels prévisibles

Article du Bulletin N° 34

Plan de prévention de risques naturels prévisibles – épouvantail ou réalité?

Qu’est-ce qu’un Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles ?

Un réel moyen de prévention ou encore un texte de loi non appliqué ?

Souvent perçus comme des événements dûs au hasard, longtemps acceptés avec un certain fatalisme, comme si l’être humain était impuissant face à ces phénomènes aléatoires, les risques naturels, grâce à l’avancement des connaissances scientifiques sont maintenant mieux compris et il est désormais possible d’en prévoir, avec une certitude suffisante, l’évolution et le développement.

Les risques naturels sont des aléas dont les effets mettent en jeu des pertes possibles en vies humaines, en biens et en activités.  Nuls en l’absence de l’homme, ces risques peuvent se transformer en catastrophes lorsque la société n’a pas su, n’a pas voulu, ou a trop tardé à prendre les mesures de prévention ou de protection nécessaires.

L’histoire de Noirmoutier  évoquée dans notre bulletin d’information n° 33 (Principales catastrophes et cataclysmes dans l’île de Noirmoutier depuis le III ème siècle), nous  a rappelé sans ambiguïté la vulnérabilité croissante de notre  île face à la fréquence accélérée des événements naturels de grande ampleur.

Les PPR et la loi :

La loi du 13 juillet 1982 avait instauré les PER (devenus depuis PPR) : “ l’État élabore et met en œuvre des plans d’exposition aux risques naturels (PER) qui déterminent les zones exposées et les techniques de prévention à y mettre en œuvre tant par les propriétaires que par les collectivités locales. Ces plans valent servitude d’utilité publique et sont annexés aux plans d’occupation des sols. “

Le décret de 1984 et la loi du 22 juillet 1987 l’avaient complétée.

Le 30 avril 2002 une circulaire interministérielle précisait à l’Administration et aux élus “la politique de l’État en matière de risques naturels prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les subversions marines”.

Cette circulaire donnait aux agents de l’État les directives d’application des lois précédentes.

Elle rappelait notamment :

1. la politique de l’État en matière d’information sur les risques naturels prévisibles : “ de par la Loi, les citoyens ont un droit à l’information sur les risques naturels prévisibles. Il est donc de votre responsabilité de porter à la connaissance de tous, les risques naturels prévisibles dont vous avez vous-même connaissance”.

Il est de la responsabilité de l’Administration, des élus d’informer les citoyens sur les risques naturels prévisibles. Il est impensable que cette information ne soit pas donnée particulièrement lors de la délivrance des certificats d’urbanisme, il est  aussi anormal que cette information ne soit pas à la disposition du public lors de l’enquête publique qui précède l’établissement d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU).

2. la politique de l’État en matière de réduction du risque : “la doctrine de l’État, repose sur deux principaux objectifs : interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, réduire la vulnérabilité.

Ces objectifs imposent de mettre en œuvre les principes suivants :

– veiller à interdire toute construction et saisir les opportunités pour réduire le nombre des constructions exposées dans les zones d’aléa les plus forts,

– éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.

3. les motivations de l’État : la première priorité de l’État est de préserver les vies humaines. La deuxième priorité est de réduire le coût des dommages liés à une submersion marine ou à une inondation, ce coût étant finalement reporté sur la collectivité.

4. les outils de mise en œuvre des objectifs et principes de l’État : la prescription de Plans de Prévention des Risques (PPR)  littoraux ou inondations doit être poursuivie…

L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou submersion centennale si celle-ci est supérieure.

Nous publions dans notre dossier la carte d’aléa de l’île de Noirmoutier.

5. La position de l’État dans les zones endiguées : les zones endiguées sont des zones soumises à un risque de submersion marine ou d’inondation où le risque de rupture brutale ou de submersion des digues, avec des conséquences catastrophiques demeure, quel que soit le degré de protection théorique des digues…

Par ailleurs, la zone peut également être exposée aux inondations par contournement, par remontée des nappes phréatiques, etc. Pour ces raisons, il convient d’afficher clairement l’aléa et le risque lié soit au dépassement de la submersion marine, soit au dysfonctionnement de l’ouvrage et d’en informer la population.

Dans l’île de Noirmoutier, 70 % des terres sont situées dans des zones inondables ou submersibles. Un pourcentage important de ces zones à risques est déjà urbanisé ou figure dans des zones urbanisables.

Deux causes majeures de sinistre sont à envisager :

–  la submersion lors d’un “vimer”

– des inondations provoquées par les eaux de ruissellement difficiles à évacuer lors de pluies persistantes (hivers 2000-2001et 2002-2003 )

La conjonction de ces deux facteurs représente le plus grand risque possible.

Les risques naturels donnent-ils tous lieu à des sinistres ?

Pour qu’un sinistre survienne il faut que les personnes ou les biens  soient soumis à l’effet de la menace. C’est alors qu’on s’interroge sur la ou les causes du sinistre, par exemple :

Une catastrophe provoquée par montée des eaux  est-elle amplifiée par l’implantation de bâtiments et autres infrastructures construits en zone inondable ?

La réponse est oui.

Prendre à la légère des données scientifiques accablantes pour les administrateurs peu enclins à limiter les développements divers, c’est à terme, prendre des risques avec cette économie qu’on prétend maintenir.

Bien sûr des enrochements, des digues rehaussées (mais alourdies), entretenus régulièrement,  restent indispensables pour protéger les zones ostréicoles, agricoles, artisanales ou pavillonnaires inondables. Mais on ne doit pas oublier que tout ouvrage de défense présente des limites qui, un jour ou l’autre, seront dépassées. Même abrité derrière des murailles on ne doit pas perdre de vue la notion de risque permanent.

Pourquoi imposer avec vigueur à chaque municipalité de l’île l’établissement d’un Plan de Prévention des Risques ? Par souci d’honnêteté et de transparence puisque les mairies autorisent des développements variés dans des zones inondables bien répertoriées.

Quelles sont les raisons véritables de cette urbanisation à outrance, décidée par certains au profit de quelques autres ? Pourquoi la possibilité tout à fait réelle d’inondation n’est-elle pas prise en compte lors de l’établissement des POS ou PLU ?

L’acharnement des intérêts fonciers qui pousse à vendre des terrains inondables, l’obstination des municipalités à délivrer des permis de construire sur ces mêmes terrains perdurent sans souci d’informer les nouveaux propriétaires sur les risques potentiels et la modulation possible voire probable des polices d’assurance.

Le risque d’inondation n’est pas un phénomène nouveau à Noirmoutier, cependant, le développement accéléré provoque une double problématique : un nombre grandissant de constructions diverses situées en zone inondable et la destruction de milieux humides fossés, mares, marais, par remblaiement contribuent à une montée supérieure et plus rapide des eaux.  Le rôle des plaines inondables et de débordement est de servir de réservoir ou de vase d’expansion où les eaux peuvent séjourner temporairement en cas de besoin. Si on remblaie ces zones, les eaux sont chassées vers des secteurs adjacents vulnérables, y provoquant des inondations rapides inconnues jusqu’alors.

En guise de conclusion :

Si nous savons quelquefois prévenir, limiter ou réduire un phénomène naturel, nous ne savons pas empêcher l’accumulation inattendue et soudaine de paramètres capables de conduire à la catastrophe;

Comme les anciens îliens, soyons prudents, d’autant que les scientifiques du monde entier prédisent sans ambiguïté une fréquence et une intensité accrues des tempêtes extrêmes à venir dans un avenir proche.

Conditions géographiques de référence

Article du Bulletin N° 34

La détermination de l’aléa submersion marine implique la définition d’un niveau marin extrême de référence.

L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou la submersion centennale si celle-ci est supérieure ( Circulaire interministérielle  du 30 avril 2002 ).

Cette cote de submersion doit prendre en compte l’ensemble des paramètres qui peuvent influencer le niveau de l’eau et notamment les phénomènes d’élévation de l’eau à proximité de la côte. Dans un journal précédent nous avions rappelé quelques définitions, nous les  reprenons ci-dessous :
PHÉNOMÈNES INFLUANT SUR LE NIVEAU DE L’OCÉAN.

Les niveaux d’eau extrêmes dépendent à la fois de la marée astronomique (celle que l’on retrouve sur “l’horaire des marées”) et des phénomènes de surcote-décote d’origine météorologique.

La Surcote ou la décote : ce phénomène est la mesure de la différence entre le niveau d’eau observé et celui qui  est prédit par le SHOM en se référant à la marée astronomique.

Le phénomène est amplifié en fond de baie ou d’estuaire, minimisé au niveau des caps et des avancées.

L’effet barométrique inverse : par forte pression (généralement beau temps) il y a décote, l’eau monte moins.

En régime de basse pression (généralement mauvais temps) il y a surcote, l’eau monte plus. Pour une dépression très accentuée (960 hectopascals) la surcote due à cet effet est d’environ 50 cm.

Le vent : un vent provenant de la terre pousse l’eau vers le large, il provoque une décote. Un vent qui vient de la mer accumule l’eau près du rivage, il provoque une surcote.

Par faibles fonds les dénivellations peuvent être importantes : pour un vent du large de 100 km/h, la surcote peut atteindre 0,15 m.

Le Set up : c’est la surélévation du niveau moyen due au déferlement des vagues.

Le Surf beat : le déferlement des trains de vagues provoque un phénomène de résonance. Ce phénomène multiplie par deux ou trois la surélévation due au set up.

L’onde de tempête : la surcote maximale provoquée par les phénomènes qui accompagnent une tempête se déplace à la même vitesse que la dépression à l’origine de la tempête. Suivant la vitesse de déplacement et sa direction par rapport au rivage, il peut y avoir accumulation au rivage.

Le 26 décembre 1999, la Baie de Bourgneuf a été exposée à une onde de tempête, ce qui peut expliquer la surcote observée (plus de 1,4 m) plus importante que la surcote centennale calculée par le SHOM.

Les seiches : dans une zone confinée (port ou baie) il peut se produire des oscillations qui renvoient une onde d’une rive à l’autre et ainsi s’ajoutent aux autres phénomènes de surcote.

Aléa submersion marine sur l’Île de Noirmoutier

Article du Bulletin N° 34

(ce texte comprend de larges extraits d’un document réalisé par Sogreah Consultants pour la Direction Départementale de l’Équipement de la Vendée);

Si la qualité de reproduction des cartes d’aléa  que nous vous proposons est insuffisante, les mairies ont l’obligation de mettre à votre disposition les cartes originales que vous pouvez photocopier

Une grande partie du littoral français est soumise à des phénomènes naturels, tels que : le recul du trait de côte, les submersions marines, les mouvements dunaires, phénomènes déterminés par les actions conjuguées du vent, des courants, des agitations (houle, clapot, …), des événements exceptionnels comme les tempêtes qui, associées à des pleines mers de vives eaux ou à des surcotes météorologiques, attaquent les hauts de plage, et peuvent emporter le cordon littoral.

La plupart des activités humaines implantées sur le littoral mais aussi localisées en amont exacerbent les processus naturels :

– les besoins croissants en sables et en graviers  pour la construction, les grands travaux et, sur notre île, pour l’agriculture, ont favorisé le recours aux réserves facilement accessibles du domaine côtier, en particulier aux concessions peu éloignées des côtes (concession d’extraction du Pilier), aux dunes (construction de la “quatre voie” avec des matériaux des dunes de La Tresson), aux plages et avant-plages.

– les ouvrages portuaires (port de Morin), le calibrage et l’entretien par dragage des chenaux d’accès perturbent parfois gravement les rechargements en sable de la côte.

– les aménagements urbains, villas, immeubles, promenades de front de mer et zones de stationnement, réalisés au plus près du rivage, parfois même sur la dune bordière ou le haut de plage favorisent la rupture de l’équilibre sédimentaire de la plage et de la dune.

– les ouvrages de défense longitudinaux (enrochements ou perrés) favorisent le dégraissage des plages à la suite du renforcement de l’agitation à leur pied.

Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière sous l’effet des conditions météorologiques (forte dépression et vent de mer) et de forts coefficients. Ces inondations envahissent les terrains situés en dessous du niveau des plus hautes mers. Les inondations sont dues :

– à la rupture ou à la destruction du cordon dunaire à la suite d’une érosion intensive,

– à la rupture de digues ou d’ouvrages de protection ou exceptionnellement à leur franchissement par des paquets de mer.

L’atlas de l’aléa submersion marine de Noirmoutier constitue une première base de connaissance sur les phénomènes en présence.

C’est une étape vers la mise en place d’un Plan de Prévention des Risques.

Circulaire interministérielle du 30 avril 2002

Article du Bulletin N° 33

Le 30 avril 2002 une circulaire interministérielle précisait à l’Administration et aux élus “la politique de l’État en matière de risques naturels prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les subversions marines”.
 
Cette circulaire rappelait notamment :
 
1. la politique de l’État en matière d’information sur les risques naturels prévisibles : “ de par la Loi, les citoyens ont un droit à l’information sur les risques naturels prévisibles. Il est donc de votre responsabilité de porter à la connaissance de tous, les risques naturels prévisibles dont vous avez vous-même connaissance”.
Il est de la responsabilité de l’Administration et  des élus d’informer les citoyens sur les risques naturels prévisibles. Il est impensable que cette information ne soit pas donnée, particulièrement lors de la délivrance des certificats d’urbanisme, il est  aussi anormal que cette information ne soit pas à la disposition du public lors de l’enquête publique qui précède l’établissement d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU).
 
2. la politique de l’État en matière de réduction du risque : “la doctrine de l’État, repose sur deux principaux objectifs : interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, réduire la vulnérabilité.
Ces objectifs imposent de mettre en œuvre les principes suivants :
– veiller à interdire toute construction et saisir les opportunités pour réduire le nombre des constructions exposées dans les zones d’aléa les plus forts,
– éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.
 
3. les motivations de l’État : la première priorité de l’État est de préserver les vies humaines. La deuxième priorité est de réduire le coût des dommages liés à une submersion marine ou à une inondation, ce coût étant finalement reporté sur la collectivité.
 
4. les outils de mise en œuvre des objectifs et principes de l’État : la prescription de Plans de Prévention des Risques (PPR)  littoraux ou inondations doit être poursuivie…
L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou submersion centennale si celle-ci est supérieure.
 
5. La position de l’État dans les zones endiguées : les zones endiguées sont des zones soumises à un risque de submersion marine ou d’inondation où le risque de rupture brutale ou de submersion des digues, avec des conséquences catastrophiques demeure, quel que soit le degré de protection théorique des digues…
Par ailleurs, la zone peut également être exposée aux inondations par contournement, par remontée des nappes phréatiques, etc. Pour ces raisons, il convient d’afficher clairement l’aléa et le risque lié soit au dépassement de la submersion marine, soit au dysfonctionnement de l’ouvrage et d’en informer la population.
 
Dans l’île de Noirmoutier, 70 % des terres sont situées dans des zones inondables ou submersibles. Un pourcentage important de ces zones à risques est déjà urbanisé ou figure dans des zones urbanisables.
Deux causes majeures de sinistre sont à envisager :
–  la submersion lors d’un “vimer”
– des inondations provoquées par les eaux de ruissellement difficiles à évacuer lors de pluies persistantes (hivers 2000-2001 et 2002-2003 )
La conjonction de ces deux facteurs représente le plus grand risque possible.

Les dunes de la Tresson

Article du Bulletin N° 27

L’île de Noirmoutier possède d’importantes étendues dunaires ; à cause surtout de l’extension des agglomérations et de la plantation des pins maritimes, les dunes ont subi diverses transformations au fil du temps. Une vaste zone non modifiée persistait à la fin des années 60 entre Barbâtre et la Guérinière, mais l’urbanisation l’a sérieusement amputée des deux côtés. La partie qui reste actuellement entre les lotissements du Midi et du village de La Tresson s’étend sur moins d’un kilomètre et demi en front de mer, un kilomètre en bordure de la quatre voies, avec une profondeur variant entre 500 et 700 m.

Certains secteurs de ces dunes avaient été autrefois cultivés et l’on note par place des restes de vigne. Mais la végétation naturelle a peu à peu Continue reading

Mécanismes de l’érosion cotière

Article du Bulletin N° 21

Le milieu littoral trouve normalement un équilibre entre trois éléments fondamentaux qui sont l’hydrodynamisme, la vie et le sédiment. Cet équilibre devrait être contrôlé par l’homme qui, en réalité, intervient sur ces paramètres et provoque un inévitable déséquilibre. Deux exemples illustrent ces déséquilibres :
1. Extraction de granulats au Pilier : les sédiments qui alimentent le littoral de Noirmoutier sont fournis par la Loire. Le cours du fleuve a été stabilisé et régularisé par des endiguements permettant de limiter entre autres les sables mouvants. Mais de cette façon une partie des sédiments n’atteint pas la mer. Plus près de Noirmoutier, l’extraction de matériaux au lieu-dit la concession du Pilier a fait l’objet d’une enquête publique récente. Sa situation de relais ou non dans le transit sableux entre le fleuve et l’île n’est pas encore bien connue. Toutefois, tant que son rôle réel n’aura pas été précisé, il est possible que l’extraction de matériaux soit une des causes du défaut d’alimentation naturelle du littoral noirmoutrin et cette concession ne devrait  pas exister, elle devrait même arrêter son activité.
2. Les ports de l’Herbaudière et du Morin : l’agrandissement du port de l’Herbaudière pour en faire un port en eau profonde , en 1973 et 1976, et les travaux de désenvasage de 1994 ont contribué à augmenter et accélérer le processus d’érosion du littoral, en particulier à Luzay, à la Blanche et à la Clère.
De même, la création du port du Morin a provoqué un important démaigrissement sur la façade Ouest de l’île : à la Bosse, le niveau de l’estran s’est nettement abaissé ; les dunes de Saint-Jean à l’Épine et celles des Quatre Moulins à La Guérinière ont été soumises à l’érosion.
Chaque intervention sur le littoral se traduit à l’aval par une érosion qu’il est nécessaire de contrôler. On ne doit construire un port que si c’est une nécessité vitale  pour l’économie, la sécurité… ;  les désordres qu’il engendre ne doivent pas être plus grands que les bénéfices qu’il procure.
 
FORMATION DE LA DÉRIVE LITTORALE.
 
La dérive littorale, courant parallèle au rivage qui se manifeste dans la zone de déferlement des vagues, joue un rôle essentiel dans le déplacement des sédiments le long d’une côte et dans l’alimentation des plages en sable et en galets. Elle naît de l’obliquité des vagues par rapport au tracé du rivage. Lorsque la  quantité de matériaux qu’elle transporte est inférieure à sa capacité de transport elle exerce une fonction érosive sur les côtes meubles.
 
ESPACEMENT DES ÉPIS.
L’espacement des épis conditionne leur fonctionnement. Quand les épis sont trop rapprochés (A), ils induisent vers le large une dispersion des sédiments qui sont alors perdus pour la plage. Quand leur espacement est optimal (B), les épis remplissent correctement leur rôle de piège à sédiments. Quand les épis sont trop espacés (C), ils peuvent être déchaussés à leur racine. Quel que soit leur espacement, il se produit une érosion du rivage (D) à l’aval, dans le sens de la dérive littorale, du dernier épi.

Les perrés

Article du Bulletin N° 21

Les perrés sont des murs de protection dont le profil transversal peut être vertical, incliné, convexe, parfois en marches d’escalier. Souvent dans les villes balnéaires anciennes des murs verticaux portaient des promenades de front de mer. Aujourd’hui, pour diminuer la déflexion de la houle sur l’obstacle, on construit des murs inclinés avec une pente de trois de base pour un de hauteur, mais on a davantage recours aux cordons d’ enrochements plus faciles à édifier grâce aux engins de terrassement.
Les arguments ne manquent pas pour dresser un réquisitoire sévère contre les perrés et les cordons d’enrochement. Ils enlaidissent l’environnement en artificialisant la côte, ils gênent l’accés aux plages dont ils réduisent le surface par leur présence même, ils n’arrêtent pas le démaigrissement et le recul des estrans car ils n’apportent pas de remèdes à la cause de ces phénomènes.
Il y a plus grave encore. Les murs de protection et les perrés accélèrent l’érosion des plages sur lesquels ils ont été construits. D’abord en s’interposant entre l’estran et la dune qui lui est associée , ils empêchent les échanges entre ces deux éléments qui forment un couple interdépendant, échanges indispensables au bon équilibre d’un rivage sableux. Ensuite et surtout, ils modifient les processus hydrodynamiques littoraux en renforçant l’agitation de la mer qui brise sur eux  et la vitesse des  courants résultant du déferlement, d’où un enlèvement accru du sable et des galets. La surface inclinée et perméable d’une plage laissée à l’état naturel dissipe l’effet des vagues ; au contraire la présence d’un ouvrage maçonné ou rocheux engendre la réflexion de la houle incidente qui accroît la turbulence de l’eau sur le rivage. Le résultat est une dispersion des sédiments qui vont se déposer sur l’avant plage. D’un été à l’autre les dégâts de l’hiver sont incomplètement réparés. Les modifications irréversibles ont lieu à l’occasion des grandes tempêtes. Avec le temps la plage devient moins haute, plus pentue, ce qui accentue encore l’effet de la houle. bientôt le mur est affouillé à sa base et il doit être renforcé. À terme la plage est appelée à disparaître.
L’effet nocif d’un cordon d’enrochement ne s’arrête pas là. À partir du moment où il est constamment atteint par la mer il interfère avec la dérive littorale qui est freinée; des sédiments vont manquer en aval, situation qui déclenchera ou accroîtra l’érosion, d’où une extension du cordon dans cette direction. Le doigt est mis dans l’engrenage. Ainsi un tel ouvrage peut non seulement aggraver le démaigrissement ou le recul de la plage sur lequel il est construit, mais encore déstabiliser une plage adjacente qui appellera à son tour un ouvrage de défense.   

La digue du Devin

Article du Bulletin N° 20

Situation : la digue du Devin est un ouvrage de défense contre la mer, qui s’étend entre le port de Morin et la pointe du Devin. Près des deux tiers de l’île seraient inondés si la mer passait à cet endroit.
Sur le plan d’occupation des sols de 1984 actuellement en vigueur (le POS de 1996 a été annulé par le Tribunal administratif de Nantes pour déclassement de zones ND la digue du Devin est en zone ND. En 1996 une zone NDt avait été créée autour de l’école de voile.
C’est un espace naturel sauvage, la digue est longée par une dune reconstituée bordée d’une haie de tamaris qui surplombe la rue Louis Brien Continue reading

Courrier

Bulletin N° 20

Le propriétaire du camping “le Caravan’île”, craignant que nos lecteurs puissent croire que la dune qui  borde le camping  lui appartienne nous écrit que :
• la bande de terrain en bordure de mer n’est pas la propriété du camping mais celle du district : oui, depuis l’an dernier,
• tous les aménagements du camping ont été financés de ses deniers : oui, on l’espère bien,
• la situation du camping, au regard des limites de propriété (sic), est identique à celle des ( lotissements) des Sables d’Or, de la Tresson, etc. ?”
Pourquoi pas ? Ce que nous affirmons c’est que ce camping a été construit sur les dunes de La Tresson Continue reading